En parcourant le livre de Stephen W. Littlejon et Karen A. Foss, Theories of Human Communication (9th edition, Wadsworth Publishing, 2007) pour la préparation de mon livre sur le Growth Hacking en cours, je suis tombé sur une partie assez intéressante du premier chapitre, intitulée “A basic model of inquiry”. Cette partie présente le processus qui conduit à une théorie, puisqu’il est question de théories dans ce livre. Néanmoins, à lecture de cette partie, j’ai fait une correspondance mentale entre ce processus et le processus d’écriture d’un livre.
J’avais écrit un guide sur “Comment écrire son premier livre” où je présentais les différentes étapes qui vous incombaient à partir du moment où vous vouliez écrire un livre :
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Le choix du sujet,
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La planification,
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L’écriture,
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L’édition,
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La publication,
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La vente,
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Et enfin la promotion.
Ainsi, d’après cet article, la tâche de l’auteur commençait par le choix du sujet. En mettant cet article en rapport avec le premier chapitre du livre Theories of Human Communication de Stephen W. Littlejon et Karen A. Foss, j’ai pu mesurer le détail qui m’a échappé lors de la rédaction de cet article : un auteur ne commence la plupart du temps son livre pas par le choix du sujet du livre, mais par un questionnement. Et c’est là où le livre de Stephen W. Littlejon devient intéressant. Le billet que je publie aujourd’hui va faire une sorte de “hacking” sur cette partie du livre en présentant le modèle de base d’un questionnement, le “basic model of inquiry”. Seulement, à la sortie de ce modèle de base, on a une théorie dans ce livre mais pour ce billet, on a plutôt un sujet choisi.
Littlejohn affirme ceci au début :
“(…) People engage in inquiry when they attempt to find out something in an orderly way”
Traduit, cela peut donner ceci : “Les gens s'engagent dans une recherche quand ils tentent de découvrir quelque chose d'une manière ordonnée”. J’ai traduit “inquiry” par “recherche” à cause du contexte, sinon ce terme peut être traduit par “enquête”, “demande de renseignements”, “investigation”, “questionnement”,…etc. C’est la magie de la langue anglaise qui déroute plus d’un : un même mot traduit différemment suivant le contexte.
C’est pour cela que j’ai voulu me faire une idée de ce que l’auteur entend par “inquiry”, auquel j’ai associé la traduction “questionnement” :
“(…) Inquiry is the systematic study of experience that leads to understanding, knowledge, and theory”
Traduit par : “l’enquête est l'étude systématique de l'expérience qui conduit à la compréhension, la connaissance et la théorie”.
Le questionnement, ou l’enquête ou la “recherche” comprend trois (3) étapes :
ETAPE 1 : SE POSER DES QUESTIONS
Le questionnement consiste même à se poser des questions, de bonnes questions. Cela peut être des :
- questions de définition : Ce type de question vise une clarification de ce qu’on a observé, entendu, ou déduit. Vous pouvez écouter à la radio, lire les journaux et observer l’emploi par tout le monde du mot “austérité” à l’occasion de la crise économique actuelle et vous vous demandez quel est le contenu associé à ce terme. Votre objectif est d’obtenir une clarté par rapport à ce que vous observez.
- questions de faits : Ici, on s’interroge sur les propriétés et les relations dans ce qu’on observe. S’il s’agit de l’austérité, on s’interroge sur les relations que l’austérité a avec la crise économique. Le fait “austérité” n’est apparu qu’à l’occasion de la crise économique, quels sont leurs liens ou relations ?
- questions de valeurs : Ici, on explore les qualités esthétiques, pragmatiques et éthiques de ce que l’on observe. Est-ce que l’austérité est bonne? Est-elle juste? effective? …etc.
ETAPE 2 : L’OBSERVATION
Pour avoir des réponses aux questions posées, il faut observer le phénomène qui fait l’objet du questionnement. Si vous posez des questions sur l’austérité, il faut observer le phénomène “austérité”. Prenons un exemple avec Wikipedia :
“(…) Le plan d'austérité italien a été adopté le 25 mai 2010 par le gouvernement Berlusconi, approuvé le 15 juillet 2010 par le Sénat italien et approuvé définitivement le 29 juillet 2010 par la Chambre des députés. Il prévoit le gel des salaires des fonctionnaires pour trois ans, une réduction de 10 % des budgets des ministères, l'intensification de la lutte contre l'évasion fiscale et une diminution des transferts financiers aux collectivités locales. Son objectif est de réaliser 24,9 milliards d'euros d'économies et de ramener ainsi le déficit public de 5,3 % du PIB en 2009, à 2,7 % en 2012.”
Comment toutes ces mesures d’austérité se mettent en place? C’est pour cela qu’on a besoin de méthodes d’observation.
Il y a plusieurs méthodes d’observation. Ainsi, on peut observer :
- en analysant les archives et les objets, comme les historiens le font,
- en s’impliquant personnellement, comme le font certains sociologues,
- en utilisant des instruments, comme le font les astronomes ou les astrophysiciens, ou les biologistes avec les microscopes pour l’observation des microbes…
- en passant par l’expérience contrôlée, comme dans les laboratoires pour la biologie animale où les souris sont sollicités…
L’important ici est de planifier une méthode d’observation du phénomène questionné, avec pour objectif d’avoir des réponses aux questions posées.
ETAPE 3 : CONSTRUIRE DES REPONSES
Ici, il s’agit de définir, décrire et expliquer, faire des jugements ou des interprétations sur ce qui est observé. C’est ce que vise, d’après le livre de Littlejohn, la théorie, construire des réponses sur un phénomène observé.
Et c’est justement là le hacking, le détournement à faire. A la place de la théorie, c’est le livre que vous devez proposer au public. Il faut noter que ces étapes ne sont pas linéaires.
Ainsi, Ecrire un livre commence par un questionnement. Quelque chose dans la nature vous frappe, un évènement vous surprend, ou une incohérence jaillit dans votre esprit et là, vous vous posez des questions. Cela peut être des questions de définition, de faits ou de valeurs. Ensuite, vous devez observez le phénomène qui fait l’objet de votre questionnement à travers les lectures, l’actualité, les archives, les rapports, les statistiques, les interviews d’experts, les enquêtes, …etc. Enfin, fort de ces observations, vous pouvez apporter des réponses à vos questions, réponses condensées dans le livre.
Le problème avec plusieurs personnes, aspirants auteurs, c’est qu’elles ne comprennent pas que le livre est un format, un contenant et que le contenu restera toujours votre message, celui que vous souhaitez passer aux lecteurs. Ce message, vous le passez tous les jours à l’oral. Cela ne devrait pas, par principe, poser de problèmes lors du passage à l’écrit. Mais cela, c’est une autre histoire.
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