vendredi 1 août 2014

Pourquoi vous ne devez pas abandonner votre boulot pour le blogging

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Mon rêve lorsque j’entrais à l’université était d’en ressortir pour embrasser la voie d’entrepreneur, sans me poser la question de savoir si le choix de l’université était idéal pour être entrepreneur. Jeune et insouciant, je ne me posais pas cette question et l’important pour moi était de jouir de la “liberté” qu’on associe le plus souvent à l’entreprenariat. Je voyais plus la liberté que les risques à prendre, le stress à gérer, la solitude dans nos idées ou le manque de soutien. Au sortir de l’université, j’ai monté un business plan pendant six (06) mois et je suis allé à la recherche des financements. Douze mois plus tard, j’étais sans financement après avoir parcouru de multiples structures de financement et d’appui à la création d’entreprise. J’étais désespéré : ce n’était pas le scénario que j’avais imaginé. Après ces difficiles épreuves, j’ai postulé et décroché un emploi et j’en suis à ma troisième entreprise actuellement, sans toutefois perdre mon rêve d’entrepreneur.

Cette “liberté” qu’on associe le plus souvent à l’entrepreneur, la liberté de se lever et de se coucher quand on veut, de faire ce qu’on veut quand on veut, de ne pas être soumis et voir nos actions limitées par le poids de la hiérarchie, des procédures et du règlement intérieur, cette liberté là est convoitée par tout le monde.

Cela ne veut pas dire qu’on n’est pas libre en entreprise… Pour preuve, à côté de l’entreprenariat, on parle de plus en plus aujourd’hui d’intraprenariat. En clair, le même but poursuivi par un entrepreneur peut aussi être atteint en entreprise. Néanmoins, nos actions en entreprise peuvent être diluées par le poids des procédures, des contraintes administratives ou de l’allongement des circuits de validation ou de décision. C’est fort de ces frustrations que certains préfèrent la “liberté” de l’entrepreneur, sans penser aux risques associés.

Par exemple, pour l’année 2013 en France, on a atteint le niveau record des défaillances d’entreprises. Un entrepreneur n’évolue pas en vase clos : il doit tenir compte de l’environnement actuel. De même, l’activité sur Internet n’est pas déconnectée de la réalité : Il n y a pas de miracle sur Internet sauf ceux qui font des miracles en vous vendant des promesses de miracle.

De la même façon que ceux qui vous proposent d’abandonner votre job pour le blogging égrènent leurs arguments pour, je me dois d’égrener les miennes. Vous ne devez pas abandonner votre blog pour plusieurs raisons :

  • L’activité économique mondiale est morose : Les prévisions de croissance mondiale pour 2014 ont été abaissées de 0,3%, à 3,4% (Source : FMI). Ne croyez surtout pas que cela est étranger à votre activité de blogueur. Les visiteurs de votre blog sont des personnes comme vous et moi et tout le monde sait que la mauvaise passe de l’activité économique actuelle n’empêche pas, certes, les gens de dépenser car il faut bien vivre, mais elle alourdit considérablement le processus d’achat en allongeant son cycle. En clair, le passage à l’acte d’achat sera beaucoup plus difficile et lent. Vos produits ne vont pas s’acheter comme du pain, même comme c’est ce qui vous est promis le plus souvent dans les “formations”.
  • La plupart des blogueurs qui gagnent des sommes “envieuses” d’argent ont une équipe à leur disposition : Avec un calendrier éditorial établi sous Coschedule auquel on associe un organisateur comme Trello, ils peuvent assurer une cadence éditoriale constante sans soucis. De plus, pour suivre de multiples projets tout en bloguant, ils peuvent solliciter pour tout service, de l’écriture à la révision des livres en passant par le développement d’applications, des services freelances à Odesk, à Elance ou aller dans les marketplaces (places de marché) où on peut acheter tout, comme Envato. C’est tout cela qui leur permet de “démultiplier” leurs activités, produire plus de contenus, plus de livres, plus d’apps, proposer plus de services…etc. Ils gèrent juste la marque et le marketing. En blogueur solo, estimez vous heureux si vous atteignez les 500 euros mensuels.
  • La monétisation d’un blog n’est pas compressible au temps : La monétisation obéit au temps. Je l’ai déjà abordé et détaillé ici. Il faut du temps pour faire connaitre votre blog, du temps pour transformer des visiteurs en lecteurs, du temps pour que votre blog gagne de la notoriété et devienne une référence, du temps enfin pour monétiser. N’allez pas croire que vous allez créer un blog et du jour au lendemain, avoir des milliers de fans prêts à débourser une fortune pour vos produits.
  • La montée en puissance des Smartphones et des tablettes comme dispositif d’accès à Internet : C’est une tendance qui se confirme chaque jour et qui n’est point irréversible au regard des ventes de Smartphones et tablettes qui ont dépassé cette année les ventes de PC. L’accès à internet par mobile a déjà dépassé l’accès par PC. Cela est confirmé aux Etats-Unis. Il peut être contestable ailleurs mais juste le chiffre, pas la tendance. Tout le monde s’accorde sur le fait que l’accès à internet par mobile dépassera considérablement l’accès par PC. Et surtout, ce qui est critique pour les blogueurs, cet accès sur le web par mobile se fait beaucoup plus par intermédiation des apps. C’est le constat qui, fait par Amazon que 21% du commerce électronique s’est fait par mobile en 2013 et les prévisions à 34% en 2015, a amené Amazon à concevoir son Smartphone, le Fire Phone, pour anticiper sur cette nouvelle donne. Cette montée en puissance des Apps a même entrainé la naissance d’un moteur de recherche dédié aux Apps, Quixey, qui permet d’accéder aux fonctionnalités d’une application en faisant une recherche. A la manière des pages web indexées par Google; Quixey a même mis à la disposition des blogueurs un outil pour l’adressage de leurs applications, AppUrl. Google, pour contrebalancer cela, veut mettre en place son moteur de recherche pour mobile qui vous permettra d’effectuer votre recherche par écrit ou par oral à la fois sur le web et dans les Apps…Des tests sont même en train d’être effectués.

Fort de tout cela, je vous conseille de ne pas vous aventurer à quitter votre boulot : le combat pour dominer le mobile se joue en sourdine et soyez sûr d’une chose : si le PC nous a donné le web tel que nous le connaissons, le mobile nous en donnera un autre visage. Bien sûr, les pages web ne disparaitront pas, mais les usages ne seront plus certainement les mêmes.

Mon expérience me conduit toujours à penser qu’on réfléchit et agit toujours mieux avec un filet de sécurité… L’urgence des besoins peut nous amener à nous précipiter et surtout à céder devant l’échec qui masque justement le succès. Ne quittez pas vos emplois pour le blogging, pour le moment bien évidemment.

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