Lors de mes études secondaires, nous avions un cours appelé “Français”. Dans ce cours, nous apprenions le « Français », du moins les règles qui régissent le bon usage de la langue française. Dans ce cadre-là, tout y passait : l’orthographe, la grammaire, la conjugaison, la rédaction, le commentaire de texte, l’analyse de texte, …etc. Le point culminant de l’évaluation de ce cours portait sur la rédaction, dans la mesure où cet exercice demandait la maitrise de tout ce que nous avions appris en cours, que ce soit en orthographe, grammaire, conjugaison ou autres.
Une chose m’a marqué lors de cet exercice : je ne comprenais pas pourquoi certains camarades, qui avaient une excellente maitrise du cours, qui accomplissaient avec brio leurs exercices d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison, se retrouvaient avec de piètres notes en rédaction.
De plus, comble de mon étonnement, certains camarades qui savaient « bien parler », ou « exposer » comme on disait à l’époque, qui avait une aisance et une facilité dans l’expression orale, buvaient considérablement la tasse en rédaction et obtenaient aussi de piètres notes.
Dans un premier temps, je me suis amusé à interroger les critères d’évaluation de mes premiers professeurs et à me dire que, peut-être, c’était plus une affaire liée à ce qu’attendaient ces professeurs, même comme ce point était relativisé par la suite quand j’avais en main les copies de ces camarades qui étaient on ne peut plus médiocres.
Au fil des années, ayant observé le même phénomène avec différents professeurs, différentes compositions de salle de classe, j’ai compris qu’écrire, rédiger, n’était pas une affaire seulement de mots, d’orthographe ou de grammaire, et que parler et écrire, bien qu’ayant tous les deux les mots comme unité de base, n’opéraient pas dans la même dimension.
Pour mieux saisir la dimension de l’écriture, j’ai dû me résoudre à faire une recherche et je suis tombé sur un site que je trouve excellent, www.ttms.org. Le promoteur de ce site est Steve Peha, Président de « Teaching That Made Sense, inc. », une entreprise de consulting en éducation. On trouve dans ce site plein de ressources fort utiles pour apprendre à écrire. Car aussi bien que parler semble naturel, écrire l’est moins et est plutôt difficile.
La pédagogie exige parfois qu’on apprenne, pour les débuts, à faire plus qu’à comprendre. Arrivé à un certain stade, le pédagogue doit, tout en continuant à apprendre l’élève à faire, aborder la compréhension en explicitant le sujet, pour permettre à son élève de saisir pourquoi il fait ce qu’il fait.
Ainsi, on commence par le comment pour approcher le pourquoi. Ou du moins, on s’attarde sur le comment pour s’attarder après sur le pourquoi. Tout élève de la maternelle sait écrire et composer une syllabe. N’allez pas lui demander ce qu’est une syllabe. De même qu’un élève du primaire sait faire une opération d’addition, n’allez pas lui demander de définir l’addition. Bien après, dans son cycle d’études, il recevra ces définitions et cela lui permettra d’aller plus loin dans le « comment ».
C’est pour cela qu’au-delà des mots, phrases, de l’orthographe, de la grammaire ou de la conjugaison, j’ai voulu saisir ce qu’est l’écriture et le site de Steve Peha m’a comblé. Voilà ce qu’il propose comme définition :
« Writing is the communication of content for a purpose to an audience »
L’écriture ou la rédaction est la communication d’un contenu avec un but, une intention à un public bien défini.
Le contenu a trait à ce que l’auteur veut absolument que le lecteur sache. C’est l’idée centrale de l’ouvrage et tout ce qui vient soutenir cette idée centrale.
Contenu = idée centrale + arguments de soutien à cette idée
L’intention porte à s’interroger pourquoi l’auteur a écrit l’ouvrage : Est-ce qu’il veut amener les lecteurs à porter leur attention sur quelque chose ou il veut amener les lecteurs à faire quelque chose.
Intention = Attention du lecteur + Action du lecteur
Le public visé demande à répondre à la question : « à qui l’auteur a consacré la rédaction de son livre ? Pour qui a-t-il écrit son ouvrage ? ».
Public visé = public cible + questions ou attentes de ce public à l’égard du livre.
Je vous assure, lire cette définition a été un choc pour moi. Tout simplement parce que si seulement je commençais à écrire avec l’intention et la cible, cela m’aurait épargné bien des misères. Cela ne veut pas dire que je n’écrivais pas sans cela mais je ne mettais pas cela sur papier et il arrivait que je me perde et ainsi frappé du fameux « blocage » qui accable tant de personnes, où on reste une heure, deux heures devant une feuille blanche sans « inspiration ». Pourtant, en mettant sur papier nos intentions et notre cible, on se sert de cela comme une boussole, et il est difficile de s’égarer.
C’est pour cela qu’avant de commencer à écrire un livre, mettez sur papier vos intentions et votre public cible, ainsi que les idées que vous souhaitez défendre, expliquer ou présenter.
Cette définition de Steve Peha peut être critiquable mais si elle vous permet de mieux écrire, je trouve que cela suffit amplement. Je la préfère à toutes les autres définitions qui affirment que l’écriture est une méthode de représentation du langage dans une forme visuelle, ou encore une représentation des sons de la parole par un ensemble de symboles.
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